marcheurs traceurs
sable crissant
brumes de mer

signataires d'empreintes

foulées par le vent

trompant un adversaire

imaginaire

voici nos visages las

et nos pieds d'enfants

Déchiffrer le monde

traversant les miroirs

et l'infini des ombres

 Arcanes, égarements

éclatant mensonge

des mirages solaires

Masques défaits,

signes ténus 

songes souverains,  mouvances

Élans arrêtés

Coulées du matin

par les interstices du rêve

Jour sans passé

ni remous

où des volées d'oiseaux verts

pilleraient les champs de nuages

No man's land

entre étoiles

et vers luisants

 Gravées au-dessus des têtes
des signatures spectrales
 griffent la pulpe du ciel.

Terre mouillée,

peau de pierre, de sable

Le jour a claqué ses orages,

la marée attend.

Ne pas se retourner

ni chercher des yeux

d'autres astres, d'autres

planètes.

Le monde est ce que nos pieds ont foulé.

Brouillons de ciels
feintes lumineuses,
impossibles glacis

miroirs irisés

reflétant les marées célestes.

écho de soleils incertains.

Noirs couloirs, pensées ombreuses
déroulent soudain le souvenir
de fêtes anciennes,
or et rouges,

quand nous observions
de loin,
ivres de silence,
la foule errer dans la lumière.

Improvisations
toisons sèches
pâleurs d'herbes
à moitié folles.

Pâles retranchements

dans l'atmosphère

Morsures inédites

au tranchant des astres

Une ombre d'oiseau

signe la lumière.

Poussières d'astres

buées d'étoiles

simples joyaux

Effacement

dans l'antichambre de l'ombre :

politesse de la lumière

Des chants erratiques

mouillent nos langues,

strates infinies

fluides nés de sources
invisibles

et du dessin de nos pupilles

à l'aplomb du ciel.

Des tamis, des brisures

hachurent nos colères

signes absents

cachés sous le rugueux

affleurement 

des plaintes sans nervures

Trahir les apparences

dans un rire insensé

qu'aucun dieu ne pardonne.

De froides étincelles

roulent sous les crinières.

Pour la parole blanche de la terre,

voix contrebasse,

ciel et pierre s'assombrissent,

invoquant

la vieillesse de ce monde

Mille grains de poussière

dans les moissons de ruines

le poids des pierres,

l'or fragile des arachnées.

Les fêtes avaient cessé,

toutes lumières broyées

horizon étréci,

franges noires.

Un mince filet de clarté

aurait décidé du jour

ou de la nuit.

Se retirer, empruntant

des tunnels impassibles

liant les heures aux heures

dérives

des mots habités, largués vers

des terres vides

peuplent nos têtes d'archipels.

Les fêtes d'eau et de nuit

s'achevaient,

poudrage humide,

poussières de brume.

Un miroir s'étirait

ici-bas,

attente improbable

d'une victoire du soleil.

Des géants déchus

hanteraient nos planètes

et nous les fuirions

de toute notre petitesse,

craignant la capture,

Insectes rampants au creux

de leur immense paume.

Paraphes de brume
caresses rondes

rudesse bienfaisante de janvier.