Trombes du temps vrillant la campagne voiture cinq, place trente-huit (wagon-bar en voitures quatre et quatorze) immobile à deux-cent soixante-dix kilomètres heure je projette, échafaude, espère en ce temps suspendu. Chaque voyage serait le début d'une nouvelle vie.
Je rentrais chez moi. Lui, épuisé était en partance pour une planète inconnue. Derrière la gare des sons amplifiés -batterie, guitare saturée- montèrent soudain, colorant l'espace. L'avenue s'élargit, les montagnes reculèrent C'était un peu avant le soir. Tout devint plus clair et prit sa place.
Un jour sans tain dissimulera le troupeau des ombres. Loin du métro, des autobus, embarquer sur des bateaux nus, aux mâts sans voilure, et quitter le port.
Comme chacun sait, les dimanches après-midi, la ville est déserte. Tout devient immobile, et de blêmes fantômes glissent dans les labyrinthes, s'évanouissent derrière les vitres, fondent dans les escaliers pour s'éteindre au fond des caves .
C'est un petit jardin serré entre les maisons. En levant la tête, on voit le ciel du soir s'étirer vers un infini cotonneux, qui dérive lentement au-dessus de la ville. Les chauve-souris s'en moquent éperdument, elles zigzaguent et je n'arrive pas à les suivre des yeux.
On ne voit plus le chat sur la neige d'en face. Il a disparu derrière un tas de bois. Le soleil vient de surgir au-dessus de la montagne. Premier jour de la semaine.